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Alexandre et Nolwenn autour du monde
10 avril 2019

Nagasaki, une ville chargée d'histoire & Unzen, notre premier volcan actif

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A notre sens, Nagasaki est une étape obligatoire pour la visite de Kyushu. Son passé chargé en histoire en fait un lieu attrayant. Pour ne rien gâcher, on trouve à moins de 100km de là, sur la péninsule de Shimabara le premier parc national de l'histoire du Japon, Unzen, connu pour son volcan encore en activité.
Unzen
Après avoir comparé les transports, nous voilà partis en bus (2180¥/pers l'aller pour 2h15 de trajet, un prix imbattable). En plus il y a des départs toutes les 15 à 30min. Nous sommes impressionnés par l'efficacité de ce réseau de bus et soulagés car aucun besoin de réserver ou de planifier notre retour. Départ de la résidence à 5h15 pour prendre le premier métro puis le premier bus de 6h15 à Tenjin pour Nagasaki puis un autre premier bus pour Unzen Onsen, ville thermale qui a donné son nom au volcan (le nom Unzen dérivant justement du mot japonais onsen qui signifie source chaude). Tout se passe à la perfection et nous arrivons à la station à 10h40. La particularité de la région réside dans ses eaux thermales riches en soufre. En effet dès la sortie du bus, une odeur d’œuf pourri vous envahit les narines et s'intensifie en se rapprochant des enfers (Jigoku) d'Unzen. C'est un spectacle à ne pas rater où les eaux souterraines font surface en une série de mares bouillonnantes, dégageant quantité de fumerolles qui cachent le paysage sur plusieurs dizaines de mètres. On peut y acheter des œufs durs (2 pour 200¥) cuits dans l'eau naturellement chaude, dénommés onsen tamago. Ils n'ont pas de goût inhabituel mais sont légèrement mollets. Petite anecdote, pendant les persécutions du 17ème siècle, des chrétiens furent jetés dans ces enfers, un monument aux morts leur y est consacré. 

DSC06705Première vue des enfers

Le programme d'aujourd'hui est de randonner sur le volcan (en espérant qu'il n'y ai ni neige ni verglas). Nous souhaitons nous rendre au téléphérique situé à 20min en bus. Nous allons donc au centre de tourisme pour avoir des informations sans beaucoup de réussite car la personne en charge ne maîtrise pas l'anglais et il n'y a pas de navette avant 14h. Ni une ni deux, nous décidons de manger notre pique-nique et de monter à pied. La montée vers la passe d'où part le téléphérique est un peu rude mais nous y arrivons en un temps raisonnable.

DSC06710 Monté vers le téléphérique

Nous voilà sur les bords de la caldeira : étant donnée l'heure nous pouvons nous permettre de faire une boucle de 3h avant de redescendre. La vue qui s'étend à 360° est magnifique, et nous permet d'admirer une grande variété de paysages terrestres et marins de part et d'autre de la péninsule. Les fumerolles d'Unzen Onsen que nous venons de quitter font écho, à plus de 50km de l'autre côté de la mer d'Ariake, aux fumées lointaines d'un autre volcan, le mont Aso. Le brouillard sur l'océan ajoute un côté mystérieux à l'ensemble.

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DSC06716Vue sur Unzen Onsen à gauche du lac

DSC06731Dans le cratère d'Unzen

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DSC06740Le mont Aso fume dans le lointain 

Tout près, le Heisei Shinzan qui nous toise du haut de son dôme de lave à peine refroidi (la fin de l'éruption l'ayant formé remontant à 1996 seulement) fume lui aussi discrètement dans l'air froid des hauteurs. Sur cette randonnée nous ne cessons de monter, de descendre et même d'escalader.

DSC06753Le jeune dôme de lave d'Unzen, Heisei Shinzan, dépasse tous les autres sommets du volcan

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Après une belle balade, nous revenons sur Unzen sans prendre le téléphérique pour nous rendre directement à notre guest house, située en plein centre. Enfin, un petit tour au sento (bain public) offert par la guest à 2min du logement nous permet de nous détendre un peu après cette longue journée, mais l'eau chaude nous brûle les mains et les pieds après le froid de la rando.

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Fumerolles des enfers illuminées dans la nuit

Le lendemain matin, nous nous rendons dans autre bain public, le Kojigoku, accessible à 20min de marche à travers les bois depuis le centre d'Unzen Onsen, de l'autre côté d'une petite colline. Possédant plus de 150 ans d'existence, ce petit établissement a énormément de charme avec ses murs de bois sombre et l'atmosphère enfumée de ses bains, qui invite au calme et à l'introspection. C'est un authentique kakenagashi, ce qui signifie qu'il dispose d'un bain à remplissage continu utilisant exclusivement de l'eau thermale non coupée d'eau chaude. L'entrée coûte 440¥. Il fait partie du top 3 des onsens préférés d'Alex. 

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DSC06799Le Kojigoku : bain des hommes à gauche, celui des femmes à droite

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Avant de reprendre le bus pour Nagasaki, nous terminons notre visite par un petit tour aux enfers pour voir leur mini-volcan de boue (très calme ce matin-là) et acheter 2 onsen tamago

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Nagasaki

Arrivés en début d'après midi, on file prendre le tram (120¥ le trajet) direction le musée de la paix (entrée 200¥). Plus petit qu'Hiroshima, il est bien présenté et l'émotion est toujours aussi forte. Avant de rentrer dans le musée nous passons par le mémorial de la paix pour les victimes de la bombe atomique de Nagasaki. C'est un lieu comémoratif et de prière sous terre comportant plusieurs niveaux où les pièces s'alignent avec des témoignages et photos. Dedans on y retrouve le hall du souvenir, 12 piliers de lumière en direction de l'épicentre symbolisant l'espoir pour la paix.

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Hall du souvenir : au fond, une étagère contenant les noms de toutes les victimes de la bombe

Dans le musée de la bombe atomique nous retrouvons le même style de collection qu'à Hiroshima avec les objets survivants de l'explosion (montre figée à 11h02 l'heure du lâché de la bombe), les témoignages et les photos. A la fin, une chronologie très complète sur l'évolution du nucléaire jusqu'à maintenant nous fait prendre conscience de l'actualité du danger qu'il représente encore alors que bon nombre de pays continuent leurs tests et l'amélioration des armes nucléaires malgré un demi siècle d'efforts et de mobilisation pour éviter d'autres horreurs comme Hiroshima et Nagasaki.    

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Reproduction de la bombe A du nom de code "Fat Man" lancée sur Nagasaki

Nous mangeons ensuite sur le pouce pour aller au parc du point zéro avec une colonne noire représant le lieu de l'impact (explosion à 500m d'altitude) puis au parc de la paix créé pour la mémoire des victimes et la promotion de la paix. On y trouve la Statue de la paix entouré d'eau pour apaiser les victimes de la bombe A désespérément déshydratées après l'explosion mais aussi la fontaine de la Paix représentant les larmes des victimes. Une prison se situait à l'emplacement du parc et ses prisonniers furent les premières victimes.

DSC06816 Lieu d'épicentre de la bombe atomique, à son coté un morceau déplacé du mur de la cathédrale d'Urakami détruite à cause de la bombe

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Statue impressionnante, les yeux fermés et une jambe pliée en signe de méditation zen, l'autre prête à se relever pour l'action, un bras levé vers le ciel pour avertir de la menace des armes atomiques, l'autre horizontal pour la paix dans le monde

Nous visitons ensuite la basilique d'Urakami, la plus grande d'Asie avant sa destruction par la bombe et à environ 900m de l'épicentre le temple Sanno-jinja. Seule une moitié de son torii de pierre survécut à l'explosion, et ses deux camphriers monumentaux revinrent miraculeusement à la vie après avoir perdu toutes leurs feuilles dans le souffle de l'explosion.

DSC06818 Basalique Urakami reconstruite après guerre

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Torii à un pied du Sanno jinja

DSC06826 Camphrier de Sanno jinja survivant de la bombe atomique

Le soir, nous logeons à l'hôtel APA, une grande chaîne à l'occidentale aux chambres très petites mais aux prix très avantageux dont nous avons déjà fait l'expérience. Pour le dernier jour, le programme est chargé :

1. Dejima, est une enclave à la base portugaise qui devint par la suite uniquement hollandaise et le dernier comptoir de commerce avec l'Europe. Maintenant c'est un genre de musée en plein air reconstituant des bâtiments de l'époque. Nous en faisons le tour mais elle ne nous semble pas indispensable à visiter car nous en voyons assez de l'extérieur.

DSC06834 Port de Nagasaki

DSC06835 Entrée du musée Dejima avec reconstruction des bâtiments

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2. Shiniji chinatown, rue chinoise typique où nous repasserons à midi pour manger une des spécialités de Nagasaki, le bouillon de nouilles champon et d'autres plats chinois.

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Premier Champon essayé (et validé)

3. Ancien chinatown, de l'époque où lorsque le Japon était fermé aux étrangers, on prend plaisir à s'y balader.

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4. Shianbashi, ancien quartier des plaisirs. nous y passons rapidement en n'oubliant pas d'acheter au magasin Fukusaya une pâtisserie vieille de 300 ans, les fameux Castilla de Nagasaki qui seront mangés au goûter (594¥ pour 2). Pour accéder au quartier on passe par le jardin Marumaya où se trouve l'arbre le plus vieux de Nagasaki, encore un camphrier, et des retraités qui jouent à notre sport national, la pétanque !

DSC06853 Jardin Marumaya, les habitants jouent à la pétanque ! 

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DSC06862a Camphrier le plus vieux de la ville 

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Koban (commissariat de quartier) original

DSC06862cMagasin Fukusaya, spécialisé dans les castella, gâteau introduit par les portugais au 16ième

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5. Sofuku ji temple construit au XVII par des chinois avec des matériaux rapportés de Chine. Tout simplement sublime et unique (entrée 300¥)

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Les chauves-souris symbolisent le bonheur, la longévité et la prospérité en Asie. Tout le contraire de l'Europe !

6. Teramachi dori et Kofuku ji, nous remontons l'allée des temples qui porte bien son nom avec ses nombreux temples et cimetières alignés sur le flanc de la colline. Nous décidons de ne pas faire ce temple bien que connu car payant (300¥), nous nous réservons pour le prochain.

7. Parallèlement à Teramachi dori, nous longeons un canal qui nous ravit par sa succession de ponts en pierre différents des uns des autres. Le Megane bashi, qui est le pont le plus vieux du pays n'a rien de plus que les autres mais nous y croisons de nombreuses femmes en kimono (les Japonais fêtent la journée de passage à l'âge adulte le lendemain) ce qui nous permet de faire de belles photos ! Son nom évoque une paire de lunettes (megane), d'après le reflet formé par ses 2 arches dans l'eau.

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8. Les marches hollandaises sont un ancien quartier européen formé de petites rues en pente. L'endroit est mignon mais on s'attendait à quelque chose de plus grand ; on en fait vite le tour.

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9. Le Koshibyo est un sanctuaire confucéen (le seul bâti en dehors de la Chine d'après le guide) à l'architecture époustouflante. Les photos parlent d'elles-mêmes ! Il y a un petit musée tout en japonais et en chinois derrière le sanctuaire avec des objets venus de la patrie de Confucius, surtout de la porcelaine.

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10. Jardin Glover et église Oura. Nous n'y faisons que passer par manque de temps et par préférence pour le musée suivant. Néanmoins avec plus de temps et une température plus chaude, ce jardin doit être très agréable à visiter (il se situe en haut d'une colline donnant sur la ville et la mer et comprend de grandes résidences occidentales)

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Eglise Oura dédié aux 26 chrétiens crucifiés à Nagasaki en 1597 (6 missionnaires européens et 20 japonais)

11. Nagasaki Seaside Park étant proche, nous y faisons un tour pour prendre notre goûter. il y a une belle vue sur le port et un grand espace vert où les gens s'amusent notamment avec des cerf-volants.

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Castella pour le goûter

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12. Nous décidons d'aller au musée des 26 Martyres proche de la gare de Nagasaki, il est 16h passé, on speede un coup pour arriver à temps car le musée ferme ses portes à 17h. Il y a beaucoup d'objets d'époque (livres, effets personnels, statues, cartes, peintures...) une chronologie des événéments nous explique comment l'évangélisation s'est faite au Japon avec l'arrivée de François Xavier et pourquoi la persécution a commencé jusqu'à la crucification des 26 martyrs. La fin de l'interdiction du christianisme ne date que de 1873. Ce musée nous a beaucoup plu et nous a instruit sur l'époque, il est à faire pour ceux qui s'intéressent à ce sujet. Nous y apprenons aussi l'existence d'un film sur le sujet, Silence de Martin Scorsese sorti en 2017 (PS: on l'a vu et si l'histoire des chrétiens cachés vous intéresse on vous le recommande)

DSC06932b Monument à la mémoire des martyrs

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13. Au temple Fukusai-ji, on s'enquille une dernière pente pour accéder à ce temple moderne très original avec son immense tortue et une Kannon perchée au dessus. 

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Le soleil se couche, nous descendons vers la station de bus pour partir 5 min plus tard pour Fukuoka avec en tête pleine d'images. 

Nagasaki est une ville que nous avons beaucoup aimé. Elle est tellement imprégnée d'histoire qu'elle nous a assez occupé pour 2 jours de visite assez intense. Même si nous ne l'avons utilisé que pour visiter le quartier d'Urakami, situé plus au nord à l'écart du centre, le tram dessert chaque lieu à visiter et pour 500¥ vous pouvez l'avoir en illimité. Pour ceux qui aiment marcher, tout se fait facilement à pied (nous n'avons eu aucun problème à tout enchaîner le dernier jour). Nous n'avions qu'une petite carte dans notre guide mais il n'y a limite besoin de rien si vous savez quoi visiter, car il y a des panneaux directionnels dans toute la ville (même dans les petites rues paumées). Ca a été un bonheur pour nous de ne pas avoir à regarder tout le temps notre guide et pouvoir profiter à fond des promenades.

 

Voir album photos complet ici

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